Le Typha

Le Typha Australis est un roseau à croissance rapide dont la prolifération dans le bassin du fleuve Sénégal s’est fortement accélérée après la construction de barrages, notamment le barrage anti-sel de Diama en 1986, qui ont créé des conditions favorables à son développement. Cette plante invasive couvre aujourd’hui une surface estimée entre 60 000 et 80 000 hectares sur l’ensemble du bassin (progression variable selon les milieux, d’environ 15%/an en moyenne)[1].

[1] Source : Rapport OMVS 2014.

 

Les impacts et effets négatifs du typha sont nombreux, et imposent la maîtrise du développement de la plante [1] :

  • Impacts sanitaires et difficultés d’accès à l’eau potable : pollution de la ressource en eau, augmentation des coûts d’irrigation (diminution de l’hydraulicité), propagation de maladies ;
  • Augmentation des risques d’inondation, suite aux stagnations d’eau causées par la prolifération de la plante ;
  • Impacts économiques : activités de pêches entravées par la prolifération de la plante, difficultés d’abreuvement du bétail, baisse de rendement des parcelles agricoles cultivées à proximité du fleuve, investissements massifs engagés pour la lutte contre les végétaux aquatiques envahissants (4 milliards de CFA engagés par l’Etat du Sénégal notamment) ;
  • Impacts sur la biodiversité: le typha se développe au détriment d’autres espèces (végétales, piscicoles, etc.) et affectant la reproduction des oiseaux migrateurs [2] et le développement de parasites.

[1] Source : Projet PNEEB/Typha. Evaluation Environnementale Stratégique du Projet de production de matériaux d’isolation thermique à base de Typha au Sénégal, Juin 2015.

[2] Source : Parc national des oiseaux du Djoudj, classé depuis 1981 au Patrimoine mondial de l’Unesco – Etude de vulnérabilité sur la nidification des oiseaux migrateurs.

Les efforts engagés au cours des trente dernières années n’ont pas encore permis d’endiguer la progression du Typha malgré le potentiel de valorisation de cette biomasse considérable.

Deux axes de transformation répondraient à des stratégies d’exploitation à très grande échelle : d’une part en tant que matière première combustible pour la production d’énergie, d’autre part comme matériau de construction aux propriétés isolantes.

Ces orientations permettraient en effet de combiner la volonté des gouvernements sénégalais et mauritaniens de mettre en œuvre la transition énergétique dans les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre, et les impératifs de lutte contre la prolifération de cette plante invasive.